Au sortir de la Seconde Guerre Mondiale, les femmes, qui ont
endossé l’uniforme de travail de leurs maris alors qu’ils étaient au
front, sont à la recherche de féminité, de chic et d’élégance. Cette
requête a été entendue par de nombreux créateurs de mode, avec en
tête de liste le grand couturier Christian Dior et son new look.
Parallèlement, de nombreux progrès techniques ont été réalisés au
service de la mode : c’est l’avènement du polyester, du polyamide et de
l’acrylique. Grâce à ces avancées, le prêt-à-porter voit le jour
progressivement dans les maisons de couture. Les commerces de
mode reprennent le new-lookqui envahit désormais les rues. Lamode
des années 50 est aussimarquée par le retour de la maison Chanel,
qui avait cessé ses tailleur en 1954, pour contrer le succès des femmes
«Corolle » de Dior. Le look Chanel stricte sera très populaire à la
fin de la décennie et s’imposera dans les années 60.
Aux Etats-Unis, la mode des années 50 est synonyme de grâce et
d’élégance : Hollywood est en pleine expansion avec des films à
succès comme certains l’aiment chaud et les actrices glamour imposent
leur style de pin-up voluptueuse. Audrey Hepburn devient
l’égérie de Givenchy, le grand couturier va d’ailleurs créer ses
tenues dans Diamants sur canapé. Marilyn Monroe et Lauren
Bacall imposent leur style glamour, robes corolle et gants fins
montant jusqu’aux coudes, ou jupes « crayon » arrivant à hauteur des
mi-mollets dans « Comment épouser un millionnaire ? ». Elvis
Presley, icône du tout jeune rock’n’roll, et James Dean dans La
Fureur de vivre vont populariser le port du blue-jeans, qui sera
démocratisé avec la révolution culturelle des années 60.
La mode des années 1950, prend une nouvelle tournure à la fin
de la décennie. En 1957, Hubert de Givenchy présente les robes «
Sack », aux lignes droites. L’année d’après, quelques mois après la mort
de Christian Dior, son remplaçant Yves Saint Laurent présente la
collection « Trapèze » dont les robes sont droites et triangulaires,
suivie la même année par les premières robes Empire, serrées sous la
poitrine et au tombé droit. À l’approche des années 60, Mary Quant
raccourci notablement ses robes et commence à introduire la minijupe
qui deviendra l’un des plus gros phénomènes des Sixties.
Site ELLE
Le chapeau
*1947
Le monde sort difficilement de ces années de privation. Le jeune
Christian Dior ouvre sa maison de couture et bouscule la mode. Dior
n’est pas un modiste et se contente de formes simples, chapeaux
tonkinois, capelines et plus tard pillboxes, qui seront repris tout au
long des années 50.
Dior : 1947 New Look
*1950
La « jolie madame » se coupe les cheveux et les porte bouclés ou en
chignons tirés. On porte donc de petits bibis, serres-têtes ou voilettes
qui se posent délicatement sur les coiffures pratiques de l’époque, tout
en restant élégante. On remet au goût du jour les codes d’avant-
guerre et on porte une chapeau différent à chaque moment de la
journée. Les magazines de l’époque conseillent aux jeunes filles de
porter un béret simple pour l’école, aux femmes qui travaillent une
sorte de petit bonnet, puis changer pour un pillbox pour les cocktails
et une voilette ornée pour la tenue de grand soir. Après avoir corseté
les femmes à nouveau, on les enferme aussi dans des codes de
bienséance archaïques…
On appelle les beatnik ces personnes issues du mouvement littéraire
initié par Jack Kerouac et ses amis vers la fin des années 40. Ecrivains,
poetes, artistes en tous genres qui prônaient un mode vie libertaire et
anti-conformiste. Leur look était composé de lunettes de soleil noires,
béret, col roulé noir pour des tenues unies et sombres. Leurs
pantalons étaient ajustés, leurs pulls épais et leurs chemises sorties du
pantalon. Considérés comme des communistes, roulant leurs
cigarettes eux mêmes et buvant du café, souvent afro-américains, on
les rapprochera par la suite au jazz.
La fureur de vivre (1953), L’équipée sauvage (1955), certainement les
deux films les plus mythiques des années 50 qui ont totalement
redéfinie la manière de s’habiller des hommes à travers l’image de leur
tête d’affiche respective : James Dean et Marlon Brando. Peu de
jeunes aspiraient à devenir des “bad boys” à cette époque. Cela
changea amplement, fort du succès de ces deux films. Veste de motard
en cuir (Perfecto Schott), t-shirt blanc, jeans (Levi’s) étaient réservés à
ceux qui avaient des esprits rebelles, dont les Teddy boys qui
adoptèrent aussitôt le pantalon du cow-boy traditionnel (ils en
manquent pas une ceux-là). Aux pieds de tous les mouvements dérivés
du “blouson noir” (Greasers, bikers, rockers qui formaient eux aussi
des gangs parfois violents) : bottes de moto, ranger boots, creepers et
même Converse. D’ailleurs, c’est à cette époque que l’on a commencé
à porter des tennis hors des terrains de sport, dans des tenues casual.
Dans les années 50, si les hommes sérieux et respectables continuent
de porter les cheveux courts avec la raie sur le côté, bien tenue en
place avec du Pento, un vent de liberté commence à souffler sur la
tête des jeunes gens. Ceux-ci commencent à les laisser pousser, se
contentant de les ramener négligemment en arrière d’un coup de
main, dans un geste de rébellion et de refus des règles établies. Peu à
peu, la mèche prend du volume et on voit apparaître la fameuse
banane, qui consiste à rouler cette mèche pour lui donner du volume
sur l’avant, une coiffure popularisée par Elvis Presley qui en a fait une
véritable signature.